Dès octobre 1917, Boris Savinkov avait pressenti les ravages du bolchevisme. A partir de 1903, il rejoint les socialistes-révolutionnaires et organise des attentats spectaculaires (dont celui du grand-duc Serge), avant de connaître l'exil à Paris où il deviendra une figure de Montparnasse, et où il publiera quelques romans sous le nom de Ropchine. Dès 1917, et encouragé par Plekhanov, le "père" du marxisme russe, Savinkov entreprend une lutte à mort contre la dictature bolchevique. Sa tête est mise à prix par la police de Lénine, et de nouveau il s'exile à Paris, tentant alors de rallier à sa cause Churchill, Lloyd George, Foch, Clemenceau, mais en vain. En 1924, au lendemain d'une entrevue tragicomique avec Mussolini, il tombe dans le piège tendu par Dzerjinski, est jugé à huis clos et avoue ses crimes dans un débat truqué qui préfigure les grands procès de Moscou. Son corps est retrouvé un an après dans la cour de la Loubianka. Mêlant les techniques du romancier et celles de l'historien, Jacques-Francis Rolland nous offre la biographie d'un grand héros vaincu, qui avait déjà fasciné Somerset Maugham. Ilya Ehrenbourg, Remizov et Churchill.