La France souffre-t-elle d’un excès de repentances et de guerres mémorielles ? A-t-on le droit de choisir ses immigrés par origine géographique ? À ces questions qu’il a lui-même posées, le nouveau président de la République, Nicolas Sarkozy, a répondu oui, au nom de « l’identité nationale ». L’enquête historique permet de répondre autrement : ces questions, tantôt anciennes, tantôt nouvelles, toujours controversées, s’inscrivent dans un passé qui les éclaire différemment. Ainsi la République française – à la différence des Etats-Unis ou du Royaume-Uni – n’a jamais pratiqué de discriminations dans sa politique d'immigration. À deux moments cependant – en 1945 et en 1978-80 – elle a été au bord de choisir des « politiques de préférence » explicitement ethniques. Voici les trois angles traités ici par Patrick Weil : - Racisme et discrimination dans la politique française de l’immigration ; - Histoire et mémoire des discriminations en matière de nationalité française ; - Politique de la mémoire : l’interdit et la commémoration.