C'est à un triple voyage - géographique, érotique et philosophique - que nous invite Lou, dont les aventures ne sont pas sans évoquer celles d'une autre Lou, Lou Andréas-Salomé. Parvenue aux portes de la mort, Lou note dans son journal : "Si je laisse errer mes pensées, je ne trouve personne. Le mieux, après tout, c'est la mort". Ce n'est pas faute pourtant d'avoir eu une existence mouvementée : elle a rencontré des hommes tels que Schopenhauer, Nietzsche, Freud ou Anatole France qui l'ont profondément impressionnée, mais elle a aussi appris que "les illusions tombent l'une après l'autre, comme les écorces d'un fruit ; et le fruit, c'est l'expérience. Sa saveur est amère". Divertissant et instructif, ce roman prétend aussi à l'édification des jeunes filles. Il espère les détourner de ce que la société considère comme leur mission la plus sacrée, la procréation, en leur montrant que la vie n'est pas seulement une déplorable faute de goût, mais une erreur funeste qu'il serait regrettable de perpétuer.