On connaît le prestige de son restaurant, sur l'esplanade des Invalides, placé au firmament du Guide Michelin et du Gault et Millau, réputé pour sa cuisine de la mer, où se bousculent coquillages, langoustines, lottes, turbots et Saint-Pierres dans un décor nautique. On se rappelle que cette antre de la gastronomie était la table de François Mitterrand. Aujourd'hui s'y côtoient les fines gueules de la politique, de la presse et du show-biz. Jacques Le Divellec est une force de la nature, un acharné au travail qui cent fois remet son savoir aux fourneaux. Un savoir inauguré dans une école de Clermont-Ferrand, poursuivi de restaurants en restaurants, du Maxeville sur les grands boulevards au Grand Véfour aux côtés de Raymond Oliver, avant de tenter l'aventure sur les terres familiales, à La Rochelle. Dans les années 1960 et 1970, son établissement gastronomique deviendra le rendez-vous des gourmets, le refuge des artistes, de Fernand Raynaud à Johnny Hallyday, de Rostropovitch à Bernard Blier, de Robert Mitchum à Jean-Pierre Rives. Quand il monte à Paris, en 1983, la même clientèle gourmande reste fidèle. Mais l'histoire de Jacques Le Divellec est aussi une histoire de famille, avec un grand-père né sous le Second Empire, un père bistrotier puis hôtelier, une histoire faite d'allers et retours entre Paris et La Rochelle, entre les Invalides et Port-des-Barques. Il y a une part de chance dans le parcours de Jacques Le Divellec. Il y a surtout une ténacité, une obstination qui se mêle à la volonté de faire plaisir. En véritable chef de cuisine, il est un marchand de bonheur...