Helsinki, 1975, sommet et fin de la politique de détente entre l'Est et l'Ouest... Les anciens maos commencent à se ranger des voitures, ils enterrent leurs idéaux et leurs cocktails Molotov, découvrent le plaisir, l'argent, le pouvoir : les chiens hurlants du marxisme-léninisme deviennent les chiens couchants du nouveau capitalisme - ou ses caniches de garde. Jérôme est de ceux-là : il a naguère posé des bombes, participé à des enlèvements, crié « victoire au Vietnam » et « vive la révolution culturelle prolétarienne chinoise ». Aujourd'hui il a un bon emploi dans l'édition, une fiancée cadre dynamique BCBG, un cabriolet, un appartement et il veut des enfants. Etre comme tout le monde enfin. N'être plus un héros : jouir ! Mais... son passé le rattrape. Ainsi commence ce roman haletant, mené en virtuose de la désinformation. Des anciens camarades, purs et durs, veulent le réintégrer dans leur bande pour « relancer la révolution mondiale ». Un certain « Astérix » lui remet un revolver enveloppé dans du papier kraft. Chantage, pressions de toutes sortes... Jérôme en perd les pédales. Mais qui sont ces ex-camarades qui le persécutent : des révolutionnaires vraiment ? Ne sont-ils pas manipulés : par qui ? Dans quel but ? Se penchant sur son passé, Jérôme se demande si son organisation gauchiste n'a pas été de tout temps manipulée : n'auraient-ils été que des marionnettes programmées par une main invisible ? A travers ce récit, construit comme un thriller détourné, ce sont les dessous de la politique internationale des années 60/70 qui resurgissent : magouilles des services secrets, des polices parallèles, terrorisme, provocations, ententes politiques apparemment contre-nature : Mao, Nixon, Brejnev. Un théâtre d'ombres où les individus se métamorphosent en pantins, en personnages d'un roman qui n'est pas le leur. Mais qui est le nôtre, celui de notre jeunesse.