« ... Situé à la charnière grinçante du réel (politique) et de l'imaginaire (théâtral), ce roman rejoint la relation subtile et dangereuse de la vie et de l'oeuvre de l'écrivain (...) Parce qu'il sut garder l'allure et la réserve d'un grand bourgeois nordique. Thomas Mann put laisser libre cours dans son oeuvre à tous les démons de la chair et de l'esprit. Klaus Mann n'avait pas son génie, et son oeuvre multiple, abondante, brillante, relève plus du témoignage que de la création. Mais on peut imaginer que sa vie éclatée, déchirée, haletante était une réponse à celle par trop maîtrisée de son père. Thomas Mann n'avait jamais été jeune. Il incombait peut-être à Klaus Mann de ne pas pouvoir vieilllir. Le suicide à quarante-deux ans de cet éternel adolescent balance étrangement la terrible et efficace maturité de son père. » Michel Tournier, De l'Académie Goncourt