« Qui suis-je ? Mais un Juif russe, un Russe et un chrétien de toutes les errances, un rêveur en exil enfin, deux fois dans la diaspora, avec à ses épaules un mur de Jérusalem et une porte de Byzance ciselés dans la glace de la Baltique, tout crénelés d’écume, vaisseaux chargés du tourbillon de la mouvance. » Ce livre est une éducation bénie par le feu des admirations, une autobiographie morale en portraits, en rencontres, toujours en mouvement. Arrivé à Paris de la province française à l’âge de seize ans, Samuel Brussell fait son apprentissage passionné de la littérature lors de ses visites à Raymond Queneau. Ce dernier le poussera à aller à Bruxelles, à la rencontre du poète belge William Cliff, qu’il venait de publier chez Gallimard. Ce fut la deuxième grande rencontre sur le chemin de la littérature, et aussi la découverte de l’amitié. Le goût du voyage et des langues poussera le narrateur vers d’autres horizons, d’autres écrivains : on croise ainsi dans ces pages Joseph Brodsky à New York ; Max Rouquette à Montpellier et William Cliff dans le Cabardes ; l’ombre de Sergueï Dovlatov à Saint-Pétersbourg et celle de Anthony Trollope à Cuba ; le fantôme de James Boswell dans le maquis corse et celui de Robert Walser dans une vallée de l’Appenzell ; Auberon Waugh à Londres ; Karl Popper dans le Surrey ; V.S. Naipaul dans le Wilshire. Les provinces les plus variées de la chrétienté sont visitées ici et leurs dogmes, leurs dialectes et leurs mœurs sont explorés avec une profonde affection et une vive curiosité.