La route nationale 106 serpente entre la mer ionienne d’un côté et les montagnes de l’Aspromonte de l’autre. De Reggio de Calabre, on rejoint Siderno en seulement une heure et demie, c’est pourtant dans les quelques villages qui émaillent cette route qu’est née la ‘ndrangheta, la mafia calabraise implantée sur les cinq continents depuis plus de quarante ans et devenue l’une des organisations criminelles les plus puissantes – et rentables – au monde.
Semant la mort au Canada comme dans de paisibles villes allemandes, blanchissant son argent jusqu’à Hong Kong, pouvant faire vaciller un gouvernement européen, en mesure de traiter avec les cartels latino-américains les plus redoutables et d’organiser la plus grosse livraison d’ecstasy de tous les temps, la ‘ndrangheta a profité de l’espace ouvert par la mafia sicilienne pour conquérir le monde.
Antonio Talia, journaliste calabrais, n’a eu de cesse de chercher à comprendre le syndrome qui touche sa région depuis de nombreuses générations. Enlèvements, assassinats, corruption généralisée, pourquoi tout cela s’est-il développé justement ici ? Parcourir la Nationale 106 lui permet de remonter à l’origine du phénomène global qu’est aujourd’hui la ‘ndrangheta, une organisation aux rites ancestraux, qui peut, simultanément, célébrer une Madone en larmes tout en négociant des opérations financières de plusieurs millions d’euros. Talia a enquêté pendant plus de dix ans sur l’organisation secrète et pourtant poreuse, à laquelle lui et les siens ont toujours eu affaire. Il recoupe les informations, rencontre magistrats, criminologues, journalistes et ex-inflitrés, se nourrit de dossiers judiciaires, de rapports de police et de légistes qui, d’un bout à l’autre de la planète, font toujours entendre les mêmes noms, les mêmes consonances, du Canada à l’Australie, de la Slovaquie jusqu’à Marseille – car tous ont un lien avec ces villages le long de la Nationale 106.
Reportage lucide, empreint de l’émotion et de la rage de celui qui décrit sa terre natale, 'Ndrangheta est une immersion dans la psyché mafieuse, la carte – mentale et géographique – d’une organisation dans laquelle, selon la formule de Roberto Saviano, « on ne rentre que par le sang : celui qui coule dans nos veines ou celui que l’on fait couler ».
Traduit de l'italien par Vincent Raynaud
Semant la mort au Canada comme dans de paisibles villes allemandes, blanchissant son argent jusqu’à Hong Kong, pouvant faire vaciller un gouvernement européen, en mesure de traiter avec les cartels latino-américains les plus redoutables et d’organiser la plus grosse livraison d’ecstasy de tous les temps, la ‘ndrangheta a profité de l’espace ouvert par la mafia sicilienne pour conquérir le monde.
Antonio Talia, journaliste calabrais, n’a eu de cesse de chercher à comprendre le syndrome qui touche sa région depuis de nombreuses générations. Enlèvements, assassinats, corruption généralisée, pourquoi tout cela s’est-il développé justement ici ? Parcourir la Nationale 106 lui permet de remonter à l’origine du phénomène global qu’est aujourd’hui la ‘ndrangheta, une organisation aux rites ancestraux, qui peut, simultanément, célébrer une Madone en larmes tout en négociant des opérations financières de plusieurs millions d’euros. Talia a enquêté pendant plus de dix ans sur l’organisation secrète et pourtant poreuse, à laquelle lui et les siens ont toujours eu affaire. Il recoupe les informations, rencontre magistrats, criminologues, journalistes et ex-inflitrés, se nourrit de dossiers judiciaires, de rapports de police et de légistes qui, d’un bout à l’autre de la planète, font toujours entendre les mêmes noms, les mêmes consonances, du Canada à l’Australie, de la Slovaquie jusqu’à Marseille – car tous ont un lien avec ces villages le long de la Nationale 106.
Reportage lucide, empreint de l’émotion et de la rage de celui qui décrit sa terre natale, 'Ndrangheta est une immersion dans la psyché mafieuse, la carte – mentale et géographique – d’une organisation dans laquelle, selon la formule de Roberto Saviano, « on ne rentre que par le sang : celui qui coule dans nos veines ou celui que l’on fait couler ».
Traduit de l'italien par Vincent Raynaud