Barbey d’Aurevilly est surtout connu pour ses romans. C’était aussi un essayiste de premier plan. Il a laissé une vingtaine de volumes de critique (Les Œuvres et les Hommes) et a fait connaître le dandysme en France grâce à son Du dandysme et de Georges Brummel. Moraliste, penseur, pamphlétaire, Barbey a toute sa vie tenu des carnets de notes et de réflexions, dont les fameux Memoranda. On croyait connaître l’intégralité de ces ouvrages jusqu’à la découverte récente de deux cahiers, intitulés Omnia (« tout », en latin) par Barbey lui-même. Commencés en 1855, ils permettent de mieux cerner l’imaginaire de l’auteur des Diaboliques. Suite de réflexions, d’observations, de notes de lectures, ils comprennent des clefs pour la compréhension de ses romans, mais aussi des remarques sans illusions (« Les enfants nous consolent de tous les chagrins, en attendant les épouvantables qu’ils ne manqueront pas de nous donner »), sarcastiques (« Quand on a des opinions courantes, je les laisse courir »), ainsi qu’un grand nombre de remarques éblouissantes sur ses contemporains, d’Henri Heine à Chateaubriand. Le livre est présenté et annoté par Joël Dupont, spécialiste de l’œuvre de Barbey d’Aurevilly.