Je n'ai jamais lu Jean-Jacques Rousseau sans m'imaginer écrivant entre ses lignes un nouveau livre, presque le même, mais de mon encre, où il se serait reconnu par-delà la mort, un livre qui l'aurait affirmé au-delà de lui-même, prolongé, consolé... De ce rêve impossible j'ai gardé le désir de savoir quelles expériences propres m'avaient conduite à vouloir écrire aussi près de lui.
Alors je me suis mise à lui raconter tout ce qui dans ma vie m'avait disposée à le rencontrer, à l'aimer, à sillonner des années durant en sa compagnie "le pays des chimères", coulant subrepticement mon écriture dans le lit de la sienne. J'ai retrouvé pour lui cent histoires de mon enfance, de mon adolescence, de ma jeune maturité auprès de ceux, philosophes ou militants qui, comme lui, croyaient qu'on pouvait rendre au monde sa splendeur perdue. Pourquoi lire, pourquoi écrire, sinon pour vivre davantage en notre demeure, malgré la peine qu'elle nous coûte d'être toujours entre, entre la lumière d'avant et la lumière à venir, suivant la trace encore inaccomplie de nos origines. A.L.
Alors je me suis mise à lui raconter tout ce qui dans ma vie m'avait disposée à le rencontrer, à l'aimer, à sillonner des années durant en sa compagnie "le pays des chimères", coulant subrepticement mon écriture dans le lit de la sienne. J'ai retrouvé pour lui cent histoires de mon enfance, de mon adolescence, de ma jeune maturité auprès de ceux, philosophes ou militants qui, comme lui, croyaient qu'on pouvait rendre au monde sa splendeur perdue. Pourquoi lire, pourquoi écrire, sinon pour vivre davantage en notre demeure, malgré la peine qu'elle nous coûte d'être toujours entre, entre la lumière d'avant et la lumière à venir, suivant la trace encore inaccomplie de nos origines. A.L.