Henry Poulaille a fait la guerre de 1914, dont il est revenu marqué à jamais. Avec Pain de soldat, publié en 1937, Poulaille raconte la saga autobiographique des Magneux, famille d’ouvriers du XVe arrondissement de Paris, durant la Grande Guerre.
1914. Louis Magneux, dix-huit ans, double de l’auteur, travaille chez un pharmacien de la rue de Grenelle. Le 31 juillet, Jaurès est assassiné. Deux jours plus tard, c’est la mobilisation générale. La guerre, le jeune Magneux, prolétaire anarchisant, pense comme beaucoup qu’elle ne durera pas, qu’il y coupera... Hélas, au bout de quelques mois, « petit à petit, tout le monde s’était installé dans la guerre, tant bien que mal, la révolte n’étant plus possible, les plaintes inutiles »…
Caserné à Lons-le-Saunier, il découvre la vie de chambrée, tragi-comique : il mange son « pain blanc ». Dans les pires mois de 1917, il monte sur le front de l’Aisne et de Champagne. Chemin-des-Dames, Plateau de Craonne. Aux gaietés de l’escadron succèdent l’orage d’acier des shrapnels, la peur, le carnage. Magneux le pacifiste répugne à se servir d’une arme. Oubliant un jour sa baïonnette, un autre ses grenades, il réussira un singulier exploit : ne pas tuer…
Pain de soldat échappe au lyrisme, au spectaculaire, au moralisme des récits de guerre. L’auteur, qui voulait écrire un « roman de guerre contre la guerre » n’a pas besoin d’en rajouter : la vérité, l’horreur, l’absurdité des faits suffisent.
1914. Louis Magneux, dix-huit ans, double de l’auteur, travaille chez un pharmacien de la rue de Grenelle. Le 31 juillet, Jaurès est assassiné. Deux jours plus tard, c’est la mobilisation générale. La guerre, le jeune Magneux, prolétaire anarchisant, pense comme beaucoup qu’elle ne durera pas, qu’il y coupera... Hélas, au bout de quelques mois, « petit à petit, tout le monde s’était installé dans la guerre, tant bien que mal, la révolte n’étant plus possible, les plaintes inutiles »…
Caserné à Lons-le-Saunier, il découvre la vie de chambrée, tragi-comique : il mange son « pain blanc ». Dans les pires mois de 1917, il monte sur le front de l’Aisne et de Champagne. Chemin-des-Dames, Plateau de Craonne. Aux gaietés de l’escadron succèdent l’orage d’acier des shrapnels, la peur, le carnage. Magneux le pacifiste répugne à se servir d’une arme. Oubliant un jour sa baïonnette, un autre ses grenades, il réussira un singulier exploit : ne pas tuer…
Pain de soldat échappe au lyrisme, au spectaculaire, au moralisme des récits de guerre. L’auteur, qui voulait écrire un « roman de guerre contre la guerre » n’a pas besoin d’en rajouter : la vérité, l’horreur, l’absurdité des faits suffisent.