La Havane à la veille du troisième millénaire. Vitorio, homosexuel, la quarantaine, vient de se faire éjecter de son appartement. Le vieil immeuble en ruine s'est par ailleurs écroulé deux jours plus tard. Sans endroit pour vivre, il erre dans la ville épuisée. Une ville triste le jour et dangereuse la nuit, aux mains de la police et du commerce du sexe, corrompus l'un comme l'autre. Vitorio rencontre Salma, une jeune prostituée, et tous deux vont trouver refuge dans les ruines d'un ancien théâtre construit au temps de sa splendeur par une aristocrate russe, pour un improbable amant. Dans ce lieu de féerie, les accueille un personnage excentrique et mystérieux, un ancien clown, Don Fuco. Il va les initier à l'art du déguisement, au comique et, ensemble, ils vont convoquer les esprits des plus grandes étoiles de ce siècle, de Nijinski à la Callas. La poésie, la danse, le mime, la fiction, une mise en scène parodique de la beauté comme voie d'accès aux palais lointains d'une ville imaginaire et inatteignable - où ceux qui ne cherchent qu'un endroit pour vivre, pour se reposer et qui se moquent de politique, de liberté, de patriotisme ne seraient plus confrontés à la tragique réalité. Les Palais lointains : un adieu à La Havane ? A cette ville agonisante qui sera peut-être, un jour, balayée par une gigantesque tempête et ne survivra que par l'imaginaire.