« J'ai connu Paul Morand dès ma petite enfance, en raison de l'amitié personnelle qui l'avait lié à mon père des les années 1930, puis d'une affinité partagée entre les deux couples, le sien et celui que formaient mes parents, amitié complexe, orageuse, tantôt ouverte, tantôt exclusive de l'un ou l'autre des quatre protagonistes. Il était mon parrain.
Toute sa vie, il aura été un évadé. De quoi ? De qui ? De presque tout. De sa carrière diplomatique, de la vie de famille, des fâcheux, de la guere, de tout ce qui trouble à ses yeux la vie et la capacité de sentir. Aurait-il faut de la fuite une véritable philosophie de la vie ?
C'est de ce être insaississable, que j'ai connu et parfois cru deviner, de l'homme qui m'a tour à tour étonné, diverti, choqué, émerveillé et des quelques précieux moments en sa compagnie qui ont marqué ma jeunesse que je voudrais rendre aujourd'hui témoignage. »
G. J.