Aujourd’hui, rien n’est plus politiquement incorrect que de célébrer la Nation – qui est devenue une référence fort mal vue, voire un tabou. A gauche, à droite, les intellectuels lui préfèrent les concepts de démocratie, de citoyenneté, de République. Et, face aux dérives nationalistes, aux aspirations des minorités régionales ou culturelles, aux enjeux de l’intégration européenne, de la mondialisation et du multiculturalisme, l’idéal de la Nation paraît définitivement obsolète. Pourtant, c’est au cri de « Vive la Nation ! » (à Valmy, le 20 septembre 1792) qu’est née la démocratie française. Et c’est depuis cette époque, pendant 150 ans, que la Nation a été intimement associée à l’idée de liberté et d’indépendance. Cela est vrai pour la France, mais aussi pour l’Europe – comme en témoignent les ardents plaidoyers d’un Goethe ou d’un Kant. Enfin, c’est par rapport aux Nations, et à leur coexistence harmonieuse, que s’est définie l’idéologie qui a présidé à la naissance de la SDN, puis de L’ONU. Comment la Nation, synonyme de partage et d’inclusion, a-t-elle pu devenir le symbole de l’exclusion ? Et cette Nation, est-elle encore d’actualité à l’heure de la construction européenne ou de la mondialisation ? Qu’en est-il, enfin, de cette idée face aux défis – et à la réalité – du flux migratoire ? Le livre d’Eric Besson alimentera, à coup sûr, débats et polémiques.