L'école est l'objet d'un étrange tabou en France, où l'on amuse la galerie avec la question de la laïcité, alors que la vraie question est celle des structures de l'Education nationale. Celle-ci, hypergéante, centralisée, est un système auto-régulé, qui se survit par miracle. Tout problème prenant des proportions nationales, les solutions réclameraient en effet des décisions politiques dont aucun gouvernement ne peut prendre le risque. Le système est bloqué. Philippe Nemo le qualifie de soviétiforme. A cause de ce système, l'école, en France, s'apprête à rater les trois grands rendez-vous que sont pour elle la formation professionnelle, le développement exponentiel de la communication électronique, et l'accélération décisive de l'évolution des sciences et des technologies. Pendant ce temps, poursuivant les fantasmes ringards des années 1930, les syndicats d'enseignants sont donc en train de détruire l'école républicaine, l'école de Jules Ferry. Ils préparent un retour d'obscurantisme dénoncé dès le milieu des années 1980 par les livres de Maurice T. Maschino, Jacqueline de Romilly, Michel Jumilhac, Jacques Capelovici, Jean-Claude Milner, Laurent Schwartz... {Pourquoi ont-ils tué Jules Ferry ?} prend ces ouvrages pour point de départ, puis expose son propre diagnostic, à savoir que les problèmes de l'école sont, pour l'essentiel, des problèmes de structure. Il peut alors proposer son remède, qui consiste à garantir l'autonomie de l'école en la faisant échapper à la tutelle monopolistique de l'Etat.