Le 27 janvier 2006, Jean-Christophe Lafaille, le plus grand alpiniste de sa génération, trouvait la mort en Himalaya, au Makalu, l'un des quatorze sommets de plus de 8 000 mètres de la planète. Sans lui, à 36 ans, mère de deux enfants (Jérémie, 12 ans, né d'une union précédente et Tom, âgé de 5 ans, fils de Jean-Christophe), Katia à la fois forte et fragile affronte le vide de la reconstruction. Comment s'en sortir ? Quel avenir pour une femme dans un univers où ni les machos à crampons ni les mufles à piolets ne vous épargnent leurs sarcasmes ? A-t-on le droit de vivre autrement l'amour avec un homme qui tutoyait la mort en altitude ? Peut-on survivre au deuil d'un alpiniste sans sépulture ? Cette sportive qui n'a pas froid aux yeux, alternant les compétitions de descente en VTT, le parapente, l'alpinisme en solitaire, cette risque-tout qui longtemps ne s'encordait pas en montagne, funambule au-dessus des glaciers, avait tôt cessé dêtre une bourgeoise rêveuse des bords du Léman. Mariée à 18 ans, divorcée à 19, éprise de nature et d'espace blanc, solitaire souvent et par choix, Katia rencontra enfin Jean-Christophe et son destin changea. Ils inventèrent ensemble une autre façon de marcher, d'escalader, d'imaginer la montagne. Ils envisageaient de vivre ensemble dans l'ouest américain. Katia ira bientôt, sans lui, avec son fils Tom.