C’est l’histoire d’Evelyn, qui a 85 ans et fut déportée de Hollande à l’âge de quatre ans, jusqu’à Bergen-Belsen en Allemagne. Aujourd’hui, elle raconte aux enfants des écoles des souvenirs qui lui échappent souvent - elle était si petite là-bas, et elle s’est protégée des années dans l’oubli et le déni.
Et c’est l’histoire de Claude son fils, journaliste parisien de soixante ans et qui n’aime pas vraiment que sa mère - qu’il a connue un peu drôle et normale, et qui n’embêtait pas son monde avec sa tragédie – devienne sur ses vieux jours un des derniers témoins. Il redoute qu’elle se blesse à chercher son enfance, ce qu’elle a perdu à l’aube de sa vie. Il redoute qu’à s’obséder des morts, elle oublie les vivants. Il redoute qu’elle meure à force de raconter, ou s’il lui fait enfin la grâce de l’écouter : car le plus souvent, il ne l’écoute pas ; pas plus qu’elle ne lui parle, en vérité.
C’est l’histoire d’Evelyn et Claude qui enfin se parlent et se cherchent et s’agacent aussi, se blessent et se consolent, et qui écrivent ce livre ensemble. Se souvenir ensemble passe par le judaïsme allemand dévasté, la Hollande juive annihilée, la France d’un bonheur possible. « Que faire d’une petite fille souriante en cardigan de laine qu’on a photographiée quelques semaines avant qu’elle ne soit déportée ? Que faire d’une fillette qui n’est pas morte et qui est votre mère ? Que faire d’un fils qui veut savoir ce qu’on ne peut pas dire et qui rejette ce qu’on veut bien livrer ? Que t’est-il, que nous est-il arrivé, de quoi te souviens-tu en fait, sommes-nous une famille ? »
Un échange unique et beau, traversé par l’amour, le doute, le judaïsme, l’impossible mémoire, Israël, les fêtes et les vivants, les morts aussi. Se souvenir est un impératif douloureux et magnifique, ici donné par les mots, parfois doux, parfois rieurs, souvent angoissés.
Et c’est l’histoire de Claude son fils, journaliste parisien de soixante ans et qui n’aime pas vraiment que sa mère - qu’il a connue un peu drôle et normale, et qui n’embêtait pas son monde avec sa tragédie – devienne sur ses vieux jours un des derniers témoins. Il redoute qu’elle se blesse à chercher son enfance, ce qu’elle a perdu à l’aube de sa vie. Il redoute qu’à s’obséder des morts, elle oublie les vivants. Il redoute qu’elle meure à force de raconter, ou s’il lui fait enfin la grâce de l’écouter : car le plus souvent, il ne l’écoute pas ; pas plus qu’elle ne lui parle, en vérité.
C’est l’histoire d’Evelyn et Claude qui enfin se parlent et se cherchent et s’agacent aussi, se blessent et se consolent, et qui écrivent ce livre ensemble. Se souvenir ensemble passe par le judaïsme allemand dévasté, la Hollande juive annihilée, la France d’un bonheur possible. « Que faire d’une petite fille souriante en cardigan de laine qu’on a photographiée quelques semaines avant qu’elle ne soit déportée ? Que faire d’une fillette qui n’est pas morte et qui est votre mère ? Que faire d’un fils qui veut savoir ce qu’on ne peut pas dire et qui rejette ce qu’on veut bien livrer ? Que t’est-il, que nous est-il arrivé, de quoi te souviens-tu en fait, sommes-nous une famille ? »
Un échange unique et beau, traversé par l’amour, le doute, le judaïsme, l’impossible mémoire, Israël, les fêtes et les vivants, les morts aussi. Se souvenir est un impératif douloureux et magnifique, ici donné par les mots, parfois doux, parfois rieurs, souvent angoissés.