Alexandre Adler, comme tous les grands rationalistes, se passionne depuis des années pour ce qu?on appelle communément les « sociétés secrètes ». Ces dernières forment une nébuleuse opaque, entre syncrétisme et croyances archaïques, où l?on croise, pêle-mêle, franc-maçonnerie, rose-croix, légendes classiques, superstitions diverses, hurluberlus et sectes? Mais ces sociétés sont aussi « une société en soi », le reflet souterrain de ce que notre époque, dans son apparence lumineuse, recherche, poursuit, désire, sans jamais se l?avouer. Mircea Eliade, en son temps, y consacra un essai. Alexandre Adler s?est à son tour plongé dans l?aventure. Il nous fait découvrir, en conteur génial, une histoire de France et de l?Europe que l?histoire officielle mésestime ? ou cache. On rencontre ainsi l?architecte de la Cathédrale Saint-Paul de Londres, Christopher Ren, Isaac Newton le physicien, des alchimistes, des imposteurs, le Cardinal de Richelieu et son fils naturel, Nicolas Pavillon. On découvre des lieux sous un angle nouveau : Saint-Sulpice, cathédrale alternative à Saint-Pierre de Rome, l?atelier de Nicolas Poussin, où se prépare, sous influence, le tableau Les Bergers d?Arcadie, le bureau de Cassini, qui invente le « méridien de Paris », dominé par une célèbre horloge astronomique? Ces fils épars, parfois ténus, faits de soie sanglante, de corde ou du chanvre des illusions, Alexandre Adler les rassemble avec force. Ils convergent, pour beaucoup, vers le début du XX ème siècle et l?aventure de Rennes-le-Château, où tous cherchent, aujourd?hui encore, un trésor. Est-ce le tombeau véritable du Christ ? Est-ce le signe architectural que son héritier est parmi nous ? Est-ce un manuscrit énigmatique ? Seul un historien pouvait nous faire connaître l?aventure fascinante des sociétés secrètes, qui traverse la littérature, la peinture, la petite et la grande histoire.