En 267 de notre ère, à la mort d'Odenath son époux, la jeune Zénobie assure pour son fils Wahballat la régence du royaume de Palmyre, oasis opulente du désert syrien, cité de culture et de commerce dont les caravanes prospèrent de l'Inde à la Méditerranée. Profitant des difficultés d'une puissance romaine mise à mal par les conquêtes de Sapor, roi des Perses, Zénobie refuse la tutelle de Rome. Menant armées et alliés avec l'ambition des plus grands conquérants et l'intelligence des plus grands stratèges, elle conquiert rapidement l'Egypte et l'Asie mineure, créant un empire qui étend sa domination sur tout l'Orient... Elle n'a pas vingt-huit ans. Pourtant, au faîte de sa gloire, la reine languit en secret, hantée par l'image de Zabbaï, fidèle général mais amant dédaigneux. Zénobie multiplie les victoires, et tente en vain d'éteindre un feu par un autre. « Un voile invisible flottait autour de moi, souvenir d'une étreinte, qui me faisait vivre et m'épuisait. J'allai remplacer cette absence par une démesure pour plaire et étonner. Rome perdrait un Orient où elle puisait sa nourriture, ses tissus d'or, et le songe de ses dieux. » Lorsque le nouvel empereur Aurélien, inquiet de cette puissance rivale, assiège et détruit Palmyre, Zénobie, désormais reine déchue, captive humiliée, en pleine jeunesse et déjà au seuil de la mort, se souvient... Myriam Antaki prête sa plume à un personnage étonnant, étrangement méconnu : une épopée aux accents poétiques, où la lumière des paysages de sables rivalise avec le faste des costumes orientaux, où les grands fleuves, du Nil à l'Euphrate, résonnent des tumultes de la guerre.