Eprouver la lumière et la densité du monde, telle fut, très tôt, la quête du poète écossais Kenneth White, sur les traces existentielles des présocratiques et des tao-bouddhistes de l'Orient. " Seuls ceux qui ont l'esprit diamantin et qui ont réalisé le non-moi peuvent reocnnaître la lumière ", lit-on dans un texte chinois. Plus précisément, Terre de Diamant est le nom d'un mandala, lieu à l'intérieur duquel le méditant essaie d'atteindre à la conscience lumineuse. Mais le mandala n'est pas un lieu spécialement situé. " Où que l'on parvienne à l'illumination, dit un texte indien, ce lieu est comme un diamant ". Terre de Diamant (1982) est donc un chemin de vie, un " chaos lumineux " qui fait le tour de la planète, suivant un itinéraire qui va d'Ecosse en France, d'Europe en Afrique du Nord, d'Amérique du Nord en Orient, pour se terminer dans les Pyrénées. Tout le long de ce vade-mecum s'égrènent environ 120 petits poèmes limpides, miroitants, éternisant " des moments plus exacts que les autres " saisis par un oeil toujours neuf, qui répondent au programme du poète américain William Carlos Williams : " Tel doit être l'avenir : pénétrant et simple ".