Certains êtres n'en finissent pas de liquider leur passé. Ils aimeraient comprendre comment ils sont devenus ce qu'ils sont. C'est le cas de Mahaut qui perdit son père lorsqu'elle n'avait que quelques mois et qui n'était qu'une adolescente quand sa mère se suicida. Est-ce par amour du père qu'elle aurait voulu être un garçon ? Et son opposition à sa mère, sur quoi reposait-elle ? Mahaut, dans son âge mûr, espère trouver auprès d'un psychanalyste la réponse à ses interrogations. Mais elle met en doute tout ce que cet homme propose comme explications. Toute la première partie du livre est un étonnant échange entre l'analyste et l'analysée. Puis, après la mort accidentelle de son interlocuteur, voici que Mahaut se retrouve seule et démunie dans un village perdu. Le réel peu à peu lui échappe ou plutôt se transforme en une bizarre féerie qui fait penser aux enchantements de la forêt d'Ardenne dans le théâtre de Shakespeare. On n'est pas sûr que ce soit un apaisement après la tempête.