« J’avais roulé tôt vers le port de Saint Malo un matin de printemps, pour voir partir en campagne de pêche, le plus ancien et le plus grand des chalutiers français, le Joseph Roty II. Un monstre d’acier de quatre-vingt-dix mètres de long avec cinquante cinq marins à bord. Aveuglé par la clarté du ciel, je ne distinguais pas leurs visages, seules leurs silhouettes massives se détachaient dans le contre-jour. Je les entendis se marrer. Ils partaient cinq semaines pêcher le merlan bleu en Atlantique nord. Ces marins au long cours quittaient le port, anonymes, sans un adieu, ni de leur famille, ni des Malouins.
J’ai désiré monter à bord, comme si je le devais. Au nom des rencontres à vivre, d’une rudesse masculine à partager, de ma fascination pour le monde maritime et pour retrouver une authenticité que le monde moderne éparpille. Il n’est de liberté que celle qu’on éprouve et pour elle on repousse les limites de son confort et de sa sécurité.
Il fut convenu avec l’armateur que j’embarquerais un 3 janvier, pour réaliser un film documentaire. J’ignorais encore ce que nous allions vivre, les marins et moi, durant ces deux mois au large. Personne ne pouvait imaginer que nous nous retrouverions au cœur d’un ouragan, et combien cette navigation hivernale dans l’Atlantique nord, au pire moment de l’année, allait devenir une incroyable aventure humaine. »
J’ai désiré monter à bord, comme si je le devais. Au nom des rencontres à vivre, d’une rudesse masculine à partager, de ma fascination pour le monde maritime et pour retrouver une authenticité que le monde moderne éparpille. Il n’est de liberté que celle qu’on éprouve et pour elle on repousse les limites de son confort et de sa sécurité.
Il fut convenu avec l’armateur que j’embarquerais un 3 janvier, pour réaliser un film documentaire. J’ignorais encore ce que nous allions vivre, les marins et moi, durant ces deux mois au large. Personne ne pouvait imaginer que nous nous retrouverions au cœur d’un ouragan, et combien cette navigation hivernale dans l’Atlantique nord, au pire moment de l’année, allait devenir une incroyable aventure humaine. »
F. B.