Je suis né dans les années 90 et j'appartiens à une espèce commune de l'humanité. J'ai idée que les auteurs de mes jours ne m'attendaient pas. Ils m'eussent volontiers laissé dans l'autre monde. Mais ils firent de nécessité vertu. Je dus, comme tant d'autres, naître d'une inadvertance. L'erreur n'a pas été pour moi sans gravité, mais je ne songe pas à en tenir rigueur à ceux qui la commirent. J'ai lu trop souvent dans leurs yeux l'immense désir qu'ils avaient que je sois heureux d'être là et de vivre. Et puis la vie elle-même, si mauvaise soit-elle, vous réconcilie avec la vie. Enfin la terre étant un monde habité, il faut bien admettre que ses habitants emploient leurs loisirs à la repeupler. C'est leur plus vrai plaisir.